18-01-2008
|
Le
temps des mobylettes.
On est quatre.
Deux
d'la génération D'Estaing.
Deux
d'la génération Mitterrand.
Quelque
chose nous a marqué.
Les
années 80.
Autant
dire du bon niveau.
Autant
dire des gamins qui ont grandi à regarder les grands sur des
mob's pendant que la télé et les magazines diffusaient
les images valorisantes de golden boys au sourire ravageur.
Dallas,
Bernard Tapie, Tournez manège.
Les
années 80.
La
décennie où tout s'est figé.
Où
le monde a perdu espoir.
Où
les rêves se sont petit à petit restreints au fait
d'aquérir, de posséder, de se prévaloir, de
flamber.
La
décennie du désespoir. Les
années de grisaille. La
fin de l'histoire, disent certains.
Les
années Reagan. L'horreur
thatcherienne. L'arnaque
mitterrandissime.
Alors
on en est là, marqués par tout ça et inspirés
par ces groupes qui à l'époque hurlaient
leur rage dans un micro. Portés par l'envie
d'aller vite comme pour fuir la
merde dans laquelle on est. Perdre son souffle pour s'évader
le temps d'un morceau, d'une répét, d'un concert. Vomir
son intérieur par toutes les pores. Mais avec un plaisir
immense à le faire. Parce que ça donne une fichtre
force d'être ensemble pour crier, aller vite, transpirer,
sourire.
|
|